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Vieux 19/04/2012, 16h40   #11
Master Vince
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Par défaut Essai Caradisiac ALES

Essai MV Agusta F3: une moto sortie hélas trop précipitamment
Attendue pendant de longs mois avant de se faire admirer pour la première fois à Milan, la F3 a fait couler beaucoup d’encre tout en faisant rêver nombre de motards. Belle, racée, athlétique, la diva italienne nous attend sur le Pôle mécanique d’Alès pour un essai hélas en demi-ton…

Alès, 3°C, un vent en rafale… pas les conditions idéales pour essayer la nouvelle MV Agusta mais qu’importe, les courbes de l’italienne réchaufferaient le cœur et le sang de n’importe quel amateur de sportive, que dis-je de moto. Ne pensez pas pour autant que la F3 n’est qu’une silhouette… le charme à l’italienne c’est une chose, la technologie en est une autre. Pour nous convaincre les ingénieurs ont retenu pour nous faire vibrer un trois cylindres 12 soupapes qui développe 128 chevaux (en version adulte) à 14 400 tours/ minutes pour un poids total annoncé à 173 kilos (à sec)… bref tout ce qu’il faut pour se décider à casser sa tirelire, rouler enfin en MV Agusta et faire baver les pistards dans les paddocks et le motard de toutes sortes à chaque feu rouge!

En ligne de mire de l’italienne une certaine anglaise qui tient depuis des années la dragée haute à la concurrence cubant 600 cc. Pour faire fi de la british la firme de Varese a opté pour un treillis tubulaire en acier ALS, des suspensions Marzocchi pour l’avant et Sachs pour l’arrière, toutes deux réglables dans tous les sens, et un freinage laissé aux soins du compatriote Brembo. Que du beau en somme et, cerise sur le gâteau, un prix affiché sous les 12 000 euros qui devrait cependant augmenter d’un millier d’euros dans un avenir proche…


En premier lieu annoncé à 144 bourrins (cavalerie réservée uniquement à la sélectrice version Oro), le berlingot en promet en version non muselée 126, configuration qu’il nous est proposé de tester sur le tracé du Pôle mécanique sudiste. On en salive d’avance…

Toute juste déballées du carton, les sportives sont sorties des chaînes de montage deux jours auparavant laissant à peine le temps au staff de réaliser un bref rodage : la première F3 sur laquelle mes fesses se posent n’affiche pas 140 kilomètres… tout juste de quoi enlever la paraffine des Pirelli Diablo Rosso Corsa !



Un rapide tour de paddock nous apprendra que la plus kilométrée des trois cylindres revendiquera fièrement 444 bornes avant de partir pour une journée d’essai exclusivement pistarde.

UNE ESTHÉTIQUE À COUPER LE SOUFFLE

Quel que soit l’angle choisi, l’italienne est superbe. Il n’y a pas à dire, ils savent faire des motos chez MV.



Avec un air de famille rappelant son ainée à quatre cylindres la F3 a cependant des courbes qui lui sont propres.

Arrêtes saillantes, lignes tendues, monobras (cher au fabricant)… tout est là pour flatter la rétine et se surprendre à rêver de la retrouver chaque matin dans son garage.

Subsiste cependant quelques fausses notes incompréhensibles comme au niveau du compteur ou de la boite à fusibles alimentée par un chapelet de fils multicolores laissés au regard... pourquoi avoir coupé la gaine noire aussi courte?!?


Taillées à la serpe, les courbes ont un petit côté musculature tant au niveau du réservoir capable d’embarquer 16 litres (en plus des 5 de réserve) que de la coque arrière intégrant parfaitement son feu.


Pas bodybuildés pour un sou, ces muscles sont ceux d’une sprinteuse pure et dure sans un gramme de gras. Fluide et courte, la transalpine accuse 173 kilos à sec (donnée constructeur) pour un empattement réduit de 1380 mm.

Fine à souhait, MV Agusta réussit le tour de force de proposer une machine accueillante quel que soit votre gabarit là où certaines favorisent le motard ne dépassant pas le mètre 80.

Une fois assis les commandes tombent bien sous les mains positionnant votre corps bien en appui, paré pour l’attaque, ce qui réjouira les disciples du dieu Chronos. Pistarde, la Supersport ne pèche pas pour autant par excès. En appui sur les bracelets sans pourtant être radicale interdisant les balades routières, la 675 ne vous donne pas l’impression d’être trop étriquée se montrant à la limite agréable… comprenons-nous bien: pour cette catégorie de machine !!

UN REVEIL PLUTÔT DIFFICILE

C’est parti pour quelques tours de piste histoire de faire un peu mieux connaissance. Surpris par l’étrange sensibilité de la commande de gaz de type Ride by Wire, les premiers tours de roues demandent une attention particulière pour éviter… de caler… bof, nous avons connu mieux… que nenni c’est sûrement une question d’habitude. Ou pas.

Une fois sur piste la mauvaise sensibilité de l’accélérateur se fait plus présente interdisant formellement de passer sous les 4 500 tours sous peine d’absence totale de réponse… quel handicap !!! Résultat: un passage obligatoire aux stands, histoire de comprendre ce qui se passe côté technologie embarquée. Il faut dire qu’en théorie l’italienne est plutôt bien lotie avec pas moins de 4 programmes de contrôle de couple et 8 niveaux d’intervention sur la traction ! Le seul hic c’est que ça ne marche pas comme ça le devrait.

Il est vrai qu’en jouant sur les différents programmes (les pires étant les modes Rain et Sport) le phénomène peut être légèrement gommé sans hélas disparaître, faisant presque oublier le plaisir de pilotage.

Interrogeant l’équipe MV à ce sujet nous apprenons que les cartographies proposées ne sont pas « idéales » actuellement mais que dans un futur proche (sans trop savoir quand) ce phénomène devrait être résolu.


La cartographie désastreuse n’est hélas pas le seul point noir (ou plutôt furoncle) qui vient entaché la belle robe de la diva. Voulant éviter une boite de vitesse dure, le constructeur a opté pour une course longue, trop longue en réalité pour ce type de machine. Résultat de nombreux faux points morts et ce sur les deux machines qu’il nous a été donné d’essayer. Nous vous conseillerons donc vivement de vous laisser séduire par le Shifter optionnel (au alentour des 400 euros) faisant oublier cette faiblesse. La moto serait-elle sortie trop tôt ? Sincèrement j’en suis convaincu, apportant une amertume en bouche et une réelle déception, d’autant plus grande que la machine semble bien née…

DE VRAIS ATOUTS

Il ne manque pas grand chose pour faire d’elle une championne de la catégorie. En premier lieu son freinage confié à Brembo.



L’italien est à la hauteur de sa réputation avec des étriers 4 pistons à montage radial mordant un double disque flottant de 320 mm qui a su se montrer tant endurant que puissant et gérable.

Sans oublier son cadre tubulaire suffisamment rigide pour encaisser les 128 chevaux du trois cylindres et surtout son train avant ultra vif qui ne redoute pas les enchainements rapides. Incisif, ce dernier peut surprendre voire déconcerté le motard habitué aux machines plus généreuses en embonpoint, demandant un temps d’adaptation pour rouler sereinement.

Une fois le mode d’emploi assimilé on pourra profiter de ce berlingot et de ses superbes vocalises. Les 675 cm3 poussent fort et n’attendent qu’une infime sollicitation de votre poignet droit pour vous propulser à des vitesses subsoniques, dommage que les suspensions absolument pas réglées le jour de notre test (pourtant tout est prévu pour le faire) ne nous aient pas permis d’en profiter comme il se doit… quel gâchis !!!!


La Daytona a encore de beaux jours devant elle... MV avec sa F3 a toutes les armes en main pour présenter une machine exceptionnelle à un tarif humain mais hélas l'italien n'a pas réussi à concrétiser son essai.

Magnifique, fine, athlétique, cette 675 a sur le papier tout ce qu’il faut pour décrocher la queue du Mickey… sur le papier uniquement. Hélas la réalité est toute autre. Semblant être née dans la précipitation les ingénieurs de Varese n’ont pas pris le temps de peaufiner leur injection, résultat un Ride by Wire à l’inverse de ce que l’on attend. Inconduisible sous les 4 500 tours la remise des gaz se montre interminable comme une interrogation orale lorsque l’on ne connaît pas la réponse. Même si ce phénomène devrait disparaître dans un avenir proche il est que la solution n’est actuellement pas trouvée. La boite de vitesse n’est pas non plus une réussite avec 6 étages entrecoupés de faux points morts obligeant presque l’achat du shifter optionnel pour se faire oublier.


Dommage d’autant plus que l’italienne propose un trois cylindres envoûtant à la sonorité jouissive, un freinage qui prend son rôle au sérieux et un train avant façon scalpel capable d’aller sans forcer là où votre regard l’ordonne…

On aime
L'esthétique
Le freinage puissant et gérable
Le caractère moteur
La finesse de l'ensemble

On n'aime pas
Certaines finitions bâclées
La cartographie vraiment indigne et le manque de feeling à la remise de gaz
La sensation d'une moto non aboutie sortie trop tôt
La boite de vitesse et ses points morts omniprésents

source caradisiac
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675, f3 675


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